Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/246

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transversales des Alpes, tandis qu’on a lié leurs extrémités par d’autres chaussées au pied des Alpes, et leur milieu dans deux points surtout, au moyen des grandes vallées longitudinales qui séparent, sur les deux revers des Alpes, le terrain schisteux des chaînes secondaires et calcaires. C’est la position de la route de Vienne à Feldkirk dans le Vorarlberg, par Bruck, et celle de Warasdin en Croatie à Glurns en Tyrol, par Klagenfurt.

La chaîne calcaire septentrionale des Alpes est traversée en Autriche par treize grandes routes, dont six sont doubles sur une partie de leur cours, et dont sept forment les extrémités des routes précédentes. Dans la chaîne calcaire méridionale, j’en compte quatorze, dont plusieurs sont nouvelles.

On vient d’achever, cet automne, une nouvelle route à travers les montagnes de Wellebit, entre la Dalmatie et la Croatie.

M. Boué met sous les yeux de la Société une carte des Alpes autrichiennes et des plaines qui sont à leur pied, sur laquelle il a indiqué, par diverses teintes, les routes transversales et longitudinales dont il vient de parler, ainsi que les chemins de fer projetés.

En considérant sur une carte le tracé de toutes ces routes, au pied et au milieu des Alpes, on voit qu’elles forment une suite de parallélogrammes plus ou moins réguliers, dont les côtés plus ou moins larges sont formés par les routes ou fentes transversales, et les côtés plus courts par les routes, situées dans les vallées longitudinales. Très rarement l’on trouve des routes établies sur les diagonales de ces parallélogrammes, comme par exemple dans le Tyrol méridional. Dans la partie orientale, le tracé des routes longitudinales dévie de la direction, pour se porter soit vers le nord, soit vers le sud ; ce qui provient de la bifurcation que les Alpes éprouvent dans ces contrées. La position des routes transversales nous paraît fort intéressante en ce qu’elles n’occupent pas seulement les vallées transversales des deux chaînes calcaires, mais qu’elles passent en outre sur les points les plus bas de la chaîne centrale. Ce fait ne tendrait-il pas à démontrer que les cols de cette dernière ne sont restés si bas, que parce qu’ils étaient placés dans la direction d’immenses crevasses produites par des forces qui ont pu fendiller toute la chaîne calcaire, sans avoir eu assez d’intensité pour produire un effet aussi intense sur la chaîne primaire, ou bien en y occasionant des affaissemens locaux. Les chemins vicinaux ne sont point tout-à-fait négligés dans