Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/353

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plus ou moins rapprochées, mais d’autant plus fréquentes en général qu’elles sont plus inférieures.

La partie qui se trouve au-dessus de la terrasse et qui complète les deux cinquièmes ou environ restans, de toute la hauteur calcaire, en ne comptant pas la couche épaisse du diluvium qui recouvre tout le plateau, n’offre plus qu’une pente boisée assez douce et souvent adoucie encore par les éboulemens du diluvium ; elle est d’une couleur jaunâtre, et on n’y voit plus ces lits distincts et horizontaux de silex. C’est là, enfin, qu’on distingue les entrées multipliées des carrières.

Si l’observateur se trouve placé au-dessus du lieu dit le Coq-Rouge, il ne pourra se dissimuler qu’il doit y avoir eu une différence de nature et de formation entre ces deux parties séparées par cette plate-forme ou terrasse qui, apportant une modification dans l’aspect extérieur du sol, pourrait être une preuve de changement de terrain. Cette configuration étagée du sol se prolonge tout le long du côté oriental de la colline de Saint-Pierre jusqu’au dessous du fort Saint-Pierre, placé sur le cap septentrional de la hauteur, au confluent des vallées du Jaer et de la Meuse. Les coteaux du vallon du Jaer offrent le même aspect étagé. L’emplacement du château de Canne et les environs de la ferme des Apôtres en offrent des exemples évidens. D’ailleurs, le peu de profondeur de la vallée ne permet pas d’y observer à nu la masse inférieure du calcaire comme au Coq-Rouge et à Caestert.

Les hauteurs de Grondweld et de Kechr, sur la rive droite de la Meuse, semblent encore prouver cette tendance à la forme étagée qu’affectent tous les coteaux crayeux. Là aussi les terres cultivées s’élèvent en pente douce depuis les bords de la Meuse jusqu’au pied des hauteurs calcaires, contre lesquelles elles s’élèvent alors brusquement comme une terrasse qui paraît correspondre assez exactement au niveau de celles de la rive gauche. Là également se trouvent, dans l’étage supérieur, des exploitations, et c’est un fait constaté que la différence de qualité dans les roches a appris aux ouvriers les bancs qu’il fallait exploiter. Ceci seul suffirait peut-être pour distinguer deux formations dans ce terrain, quand même les caractères zoologiques et minéralogiques ne seraient pas venus le confirmer à M. Van Hees.

Il a observé que la masse inférieure, surtout les assises les plus basses, se rapprochent beaucoup de la craie blanche par la finesse de son grain, sa douceur au toucher, sa blancheur et sa propriété de salir les doigts. Les agens météoriques, en la désagrégeant, lui donnent un aspect marneux fendillé et feuilleté, Quant aux silex