Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/549

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voisin, aux environs d’Ingrande, de Montrelais, de Mouzeil, et tout le long de cette formation ancienne, sur un espace de plus de 25 lieues.

Il ajoute, avec M. Bertrand-Geslin, que le bel exemple de post-diluvium toulousain que M. Boubée signale dans la rivière d’Erdre, aux environs de Nort, n’est qu’un dépôt vaseux qui s’est formé, et se forme encore tous les jours le long de la vallée de l’Erdre, depuis qu’on a construit sur cette rivière des barrages pour la rendre navigable.

M. Virlet annonce positivement n’avoir rencontré dans toute cette contrée que des alluvions anciennes, et aucune trace des blocs erratiques signalés par M. Boubée.

À ces diverses objections M. Boubée répond qu’il ne prétend pas avoir observé le premier ni la verticalité des schistes. le long de la Loire, ni la disposition de la Bretagne en grands plateaux à surface horizontale, ni, le fait des vallées à plusieurs étages, observées sur tous les continents, même par Volney dans l’Amérique ; mais qu’il s’est servi de ces faits, qui peuvent être expliqués par une cause générale, comme d’arguments puissans en faveur du cataclysme diluvien. Son observation porte spécialement sur l’horizontalité du sol de la Bretagne, nonobstant la verticalité des couches.

À l’égard des blocs erratiques de la Bretagne, M. Boubée assure que son observation ne se borne point au bloc unique dont a parlé M. Bertrand-Geslin, mais qu’il en a vu plusieurs évidemment roulés et arrondis sur toutes les faces ; il indique à l’est d’Ingrande, derrière la ville., un chemin tout couvert de galets de jaspe, parmi lesquels il s’en trouve de trop volumineux pour ne les pas regarder comme des blocs erratiques. Entre Nort et Bout-de-Bois, au milieu des landes, il y a des blocs de poudingues siliceux qui, ne peuvent être considérés comme des têtes de filons, mais plutôt comme des débris de couches puissantes. Il n’est pas nécessaire, selon M. Boubée, pour que des débris de roches soient classés parmi les blocs erratiques, qu’ils soient d’une très grande dimension, ni qu’ils aient été apportés de bien loin. Il n’a pas dit que le terrain diluvien de la Bretagne ne provienne pas de la Bretagne elle-même.

M. Boubée place ces blocs erratiques dont il parle entre