Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/183

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axe qui porte le Plomb du Cantal, Peyrearse, et le Mary, c’est-à-dire les trois plus hautes sommités du groupe.

Si l’on ne voit pas les coulées de trachyte descendre à de grandes distances, c’est que la nature pâteuse de ces laves ne le leur permettait pas. Cependant dans plusieurs directions elles ont parcouru quelques kilomètres.

On ne peut attribuer aux masses phonolitiques placées au centre du cratère un grand soulèvement ; les assises sur lesquelles reposent ces masses n’offrent aucune trace de dérangement ; et les trachytes du contrefort qui unit le Griou à Bataillouse sont inclinés en sens contraire de la poussée qu’aurait exercée le Griou.

La plupart de ces faits sont contraires à l’hypothèse d’un cratère de soulèvement, et ne le sont pas à celle d’un cratère d’éruption.

M. Des Genevez étudie ensuite la nature et l’âge des diverses émissions.

Il croit pouvoir distinguer trois périodes trachytiques. D’abord les tufs, les poudingues et les coulées, puis les dykes, et enfin les filons, auxquels il réunit les masses du plateau de Dienne. Ces phénomènes se retrouvent dans les Cordilières et en Hongrie, presque avec les mêmes accidens.

L’émission des phonolites a suivi celle des trachytes, et précédé celle des basaltes. On ne voit nulle part les phonolites entamer les basaltes, et l’on trouve des filons de basalte dans le phonolite. L’antériorité des phonolites est un fait général. Il a été reconnu également au Mont-Dore et en Velay.

Ici M. Des Genevez fait voir par quels caractères minéralogiques, les phonolites forment passage des trachytes au basalte. Il annonce avoir trouvé des zircons au sommet du Griou.

La sortie des masses phonolitiques a été accompagnée ou suivie de l’apparition de filons qui en diffèrent assez souvent par un aspect plus schisteux et plus mat. Tous les filons qu’on avait réunis en un groupe sous le nom de trachytes schistoïdes appartiennent à cette époque ; ce sont des phonolites altérés par des vapeurs acides.

Les basaltes forment au moins deux époques d’émission. Peut-être les nappes qu’ils semblent former sur les flancs du cône sont-elles le résultat de l’accolement d’un grand nombre de coulées étalées à leur partie inférieure.

Les filons basaltiques, rares dans l’intérieur du cratère, sont très nombreux sur les crêtes. Les dérangemens qu’on observe sur