parisien. Nous citerons la montagne de Cassel, les environs de Cambrai, d’Arras, de Douai, de Condé et de Valenciennes, ou des buttes tertiaires démantelées fournissent les grès à paver du nord de la France. M. de Beaumont les suit jusqu’à surface du terrain de transition des Ardennes, et nous n’hésitons pas à y classer tous ces blocs erratiques de grès lustré que nous avons décrits dans la vallée de la Meuse, près de Stenay et de Montmédy, blocs que nous jugeâmes facilement n’avoir jamais pu appartenir au terrain de transition des Ardennes, et n’être que le résultat d’une dénudation du sol, par des courans venus dans la direction des Vosges.
L’action de ces courans se démontre d’une manière rigoureuse par l’examen des galets de la vallée de la Meuse, depuis la partie supérieure de son cours jusqu’à Stenay ; et l’ancienne liaison du bassin de ce fleuve et du bassin de Paris se reconnaît encore, au grand abaissement des points de partage entre l’Aisne et la Meuse. La seconde partie du mémoire de M. de Beaumont est consacrée à la question de l’âge des lignites du Soissonnais, dont nous allons vous rappeler les progrès. Mais avant je ne dois pas omettre de mentionner la petite carte qui accompagne ce mémoire. M. de Beaumont a fait l’application aux considérations géologiques d’un mode de projection peu usité, et que ses propriétés doivent nous faire adopter dans nos recherches sur les soulèvemens. La direction prolongée d’une chaîne de montagnes, appartenant à un grand cercle de la sphère, coupe les divers méridiens sous des angles variés, depuis un angle donné jusqu’à son supplément ; ainsi la direction des Alpes centrales qui au Mont-Blanc fait 75 degrés avec la ligne nord, est déjà perpendiculaire au méridien de Constantinople, et dans le Caucase, coupe le méridien sous un angle de 108 degrés ; il était impossible, d’après cela, de suivre sur les cartes ordinaires la direction d’une chaîne et de voir les relations des Alpes, des Balkans et du Caucase, à moins de construire par points chacune des directions types de M. de Beaumont, travail fort long et fort difficile. La projection stéréographique dans laquelle tous les grands cercles du centre de la carte se développent en ligne droite permet au contraire de juger de suite les questions de continuité et de parallélisme. M. de Beaumont ayant adopté pour horizon le Mont-Blanc, centre du système orographique de l’Europe, tous les axes de soulèvement servant de types se développent en ligne droite, et l’on voit depuis les îles Canaries jusqu’au centre de l’Asie les directions qui peuvent leur être assimilées. Cette heureuse innovation devra être