Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/307

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de ces coulées et la distance horizontale du même point à Pont-Gibaux, pour pouvoir calculer sa pente. Or, d’après les données que M. Fournet a eu la complaisance de me communiquer, le lit de la Sioule à Pont-Gibaux est élevé de 662 mètres au-dessus de la mer.

Le terrain primitif près du Puy de Lentegy s’élève à 967 mètres. Le camp des Cazaloux, sur la coulée de Côme près des fontaines glacées, est à 777 mètres.

Le terrain primitif à Chazelle, au niveau de la coulée de Louchadière, s’élève à 808 mètres.

Le terrain primitif à Saint-Ours, au niveau de la coulée de Louchadière, s’élève à 815 mètres.

En combinant ces données avec les distances des même points, mesurées sur la grande carte de Desmarest, on trouve, d’après la première, pour la pente de la coulée de Côme, 2° 26′ 20″

Et d’après la deuxième, 2° 11′

D’après la troisième, pour la coulée de Louchadière, 2° 51′

Et d’après la quatrième, pour la même coulée de Louchadière, 2° 24′ 20″

De sorte qu’en moyenne la pente des coulées de Côme et de Louchadière est de 2° 28′ 30″

Ces résultats ne s’appliquent qu’aux parties des deux coulées dont l’inclinaison est sensible à l’œil, et où les traces du mouvement sont visibles partout. Mais la coulée de Louchadière, arrivée à Pont-Gibaux, s’y est étendue sur le fond de la vallée de la Sioule, qu’elle a suivi pendant quelque temps, et où elle s’est arrêtée, en prenant une compacité presque basaltique, et en se divisant en prismes. Dans cette partie de son étendue, la pente n’est presque plus visible à l’œil, et les traces du mouvement ont aussi à peu près disparu ; il y en reste cependant encore plus que dans le basalte ordinaire. Or, quelle est la pente réelle de cette extrémité de la coulée ? La pente de la vallée de la Sioule de Pont-Gibaux à la mine de Barbecot est de moins de 1°, et celle, de la partie évasée de la vallée, où les coulées se sont arrêtées bien avant Barbecot, est encore moindre.

Ainsi, une pente constamment au-dessous de 3° a suffi pour imprimer dans les masses fluides, d’une manière ineffaçable, les vestiges d’un phénomène d’hydrodynamique ; il a fallu que cette pente se réduisît à moins d’un degré, pour que la persistance des traces bien visibles du mouvement cessât d’en être la conséquence ; et même sur cette pente d’un degré au plus, la compacité n’est pas encore complètement basaltique. Si on réfléchit un instant