du même genre. Le liquide se porterait vers la partie de l’outre qui correspondrait à la partie la plus basse du plan sur lequel elle serait posée, et la distendrait plus que toutes les autres. Il arrive en partie par les mêmes causes que dans une goutte de liquide qui coule sur un plan légèrement incliné, qu’elle mouille avec difficulté, la portion de la surface qui est tournée du côté de la déclivité est plus gonflée que toutes les autres. De la il résulte que si des gouttes de résine, de cire ou de chandelle sont tombées sur une table inclinée, et s’y sont refroidies tranquillement, la forme de leur surface indique ensuite dans quel sens la table était inclinée lorsqu’elles s’y sont solidifiées. C’est aussi par l’effet des mêmes causes que les laitiers qui coulent sur la dame d’un haut-fourneau forment une masse plus épaisse vers le bas de la dame que vers sa partie supérieure. Il suffit d’avoir parcouru des yeux quelques unes de ces collines de laitiers, qu’on a fini par former en y traînant jour par jour, depuis des siècles, les produits stériles d’un même haut-fourneau, pour savoir que cette loi est générale, et que ses effets sont des plus marqués. Les circonstances physiques dont ce phénomène est le résultat sont d’une nature trop générale pour que les matières volcaniques puissent y échapper. Une lave recouverte d’une croûte solidifiée par le contact de l’air peut être comparée à une outre remplie de liquide ; la partie encore liquide de la lave distend et tient gonflée la pellicule solide vers la partie inférieure de la coulée, tandis que cette pellicule est flasque et ridée vers la partie supérieure que la matière liquide a en partie abandonnée. C’est par suite de cette circonstance que dans les volcans actuels les coulées s’épaississent et s’élargissent généralement en s’éloignant de leur point de sortie, à moins que cette tendance ne soit contrariée par la forme du terrain qu’elles parcourent ; d’où il résulte que dans leur ensemble elles présentent ordinairement la forme d’une larme. Cette disposition se manifeste généralement dans les coulées de l’Auvergne, notamment dans celles de Louchadière, du Tartaret, de Thueys, etc., etc. Les différences qui doivent avoir existé entre les modes d’émission des laves, des basaltes et des trachytes ne peuvent avoir empêché cette loi de produire son effet. Il est évident que si une matière fondue, homogène, a conservé loin de son point de sortie la faculté de s’étendre en nappes plus ou moins minces, elle a dû posséder cette faculté à un plus haut degré encore près du point d’éruption ; et que, par conséquent, quelque faible qu’ait été la pente qu’elle a suivie, pourvu que cette pente n’ait pas été tout-à-fait nulle, la nappe
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