Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/357

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qui forment la base de l’Etna, et les produits des éruptions volcaniques anciennes de diverses contrées.

Ces analogies ne se réduisent pas à de simples rapports minéralogiques ; on a indiqué aussi de grandes analogies de forme entre le Cantal et les masses qui servent de base au cône moderne de l’Etna, telles que celles qui entourent le Val del Bove.

Or ces analogies qu’on a signalées comme présentant une objection contre le soulèvement du Cantal, tendraient au contraire à prouver que l’accumulation d’anciennes matières volcaniques sur laquelle repose l’Etna aurait elle-même été soulevée avant les éruptions modernes, et conduisent assimiler le Val-del-Bove, sinon aux cratères de soulèvement, du moins aux Cratères-Lacs.

M. Lyell, après avoir établi, t. III, p. 87 de ses principles of geology, que le Val-del-Bove ne peut être considéré comme le reste d’un cratère d’éruption, et avoir discuté les probabilités qui lui paraissent militer, soit en faveur de l’hypothèse qui attribuerait à un éboulement la formation de cette même cavité, soit en faveur de celle qui l’attribuerait à une explosion, conclut p. 96-97 en disant… « Dans l’imperfection actuelle de nos connaissances sur l’histoire des volcans, nous éprouvons quelque difficulté pour nous prononcer sur la probabilité relative de ces hypothèses ; mais si nous adoptions la théorie des explosions de bas en haut, la cavité ne constituerait pas un Cratère dans l’acception ordinaire du mot, et cependant elle cadrerait encore moins avec la notion de ce qu’on appelle Cratères de soulèvement. »

J’avoue que la dernière partie de cette conclusion me paraît voisine de la subtilité. Après avoir lu avec attention tout ce que M. Lyell dit sur l’Etna en général et sur le Val-del-Bove en particulier, je ne trouve rien qui puisse me conduire de mon côté, à pencher plutôt en faveur de l’hypothèse des explosions que de celle des enfoncemens ; mais j’y trouve encore moins de faits qu’on puisse opposer à l’idée que le morcellement éprouvé par l’ancienne accumulation de matières volcaniques dans laquelle le Val-del-Bove est entaillé, aurait été la suite d’un bombement de la masse entière de ces déjections anciennes. Rien ne prouve en effet que, dans l’origine, les assises de cette masse aient été aussi éloignées de l’horizontale qu’elles le sont aujourd’hui, et rien ne prouve par conséquent que la concentration autour d’un foyer unique des éruptions modernes de l’Etna ne remonte pas à un violent effort souterrain exercé de bas en haut dans l’emplacement de ce foyer. Or il faudrait prouver que la supposition d’un pareil effort est