Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/41

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Le voyage à la roche Sanadoire conduit M. C. Prévost à regarder les masses phonolitiques qui composent les roches Maelviale, Thuilière et Sanadoire, comme n’étant autre chose que la lave trachytique refroidie dans les cheminées d’éruption, et sur les bords d’un cratère démantelé.

M. Lecoq pense, ainsi que M. Constant Prévost, que les phonolithes sont antérieures aux basaltes. Les observations faites au Mont-dore, par M. Lecoq, par M. Bertand-Geslin et d’autres géologues, montrent qu’il y existe des nappes basaltiques très inclinées Mais a-t-on constaté quelle était cette inclinaison ? si elle n’était pas le résultat de glissement par suite de la destruction des conglomérats, si elle était à peu près uniforme dans la circonférence du Mont-Dore, ou plus grande dans une certaine direction, auquel cas elle pourrait devenir, aux yeux des adversaires, des soulèvemens coniques, la manifestation, dans le centre de la France, des effets d’un soulèvement rectiligne, tel que celui des Grandes-Alpes, par exemple ? Ce ne sont pas à ces observatipns recueillies dans des promenades contrariées par la mauvaise saison que se sont bornés les travaux de la Société réunie à Clermont ; MM. Lecoq, Bouillet, Peghoux et autres savans géologues de l’Auvergne, qui avaient bien voulu diriger la Société dans ses courses, en ont rempli l’intervalle par la lecture des Mémoires suivans :

M. Peghoux, dans une mémoire que nous avons déjà mentionné, établit l’existence d’une quatrième ligne d’éruption volcanique, parallèle aux trois lignes à cônes et à cratères encore intacts, elle ne se reconnait qu’aux lambeau de basaltes, wackes et pépérites qui ont traversé sur une ligne de 12 lieues les dépôts du grand lac de la Limagne. L’auteur pense que, malgré l’absence de formes éruptives bien prononcées, elle pourrait être aussi nouvelle que les lignes précédentes. M. C. Prévost appuie cette opinion, et développe les effets produits par les éruptions sous-marines, absence de cônes, et enchevêtrement de produits aqueux et volcaniques qui se retrouvent dans le monticule même, sur lequel est construit Clermont. Il en est sans doute ainsi de toutes les fois qu’un volcan sous-marin ne produit pas de coulées ; mais dans le cas contraire, il ne doit pas tarder à surgir d’une manière durable au-dessus des eaux.

Le mémoire de M. Lecoq sur le Mont Dore paraît le résultat de longues et savantes études. Après l’examen topographique de la contrée, l’auteur décrit les trachytes ; les uns en couches auxquelles sont liés des conglomérats contemporains, et très rarement produits par le mouvement des eaux ; les autres en filons. L’auteur