Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/50

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géologique l’idée de faire servir les forages des puits artésiens à l’épuisement des eaux superficielles. Nul doute que le géologue, en consultant la nature des couches inférieures et leur niveau par rapport aux vallées voisines, pourra diriger par d’utiles conseils les essais dans ce nouveau mode de dessèchement.

L’importance des cartes géologiques devient tous les jours plus grande. C’est sur elles que reposent presque toutes les nouvelles recherches théoriques, et nous ne devons pas nous étonner de voir plusieurs savans, M. de Buch entre autres, s’occuper de les améliorer.

C’est sur de bonnes cartes encore plus que sur le terrain que la théorie des montagnes doit s’étudier ; quelque habitude, en effet, que l’on ait de juger les formes du terrain, il est impossible d’en saisir l’ensemble autrement que par les cartes ; l’auteur de la théorie du soulèvement des montagnes partage, je n’en doute pas, notre opinion.

M. de Caumont, dans les réunions de Caen, a exposé ses idées au sujet de leur coloration, Il désire voir exprimer par des teintes et leurs modifications les passages des roches les unes aux autres. Nous serons tous, je le présume, disposés à adopter cette idée, que plusieurs de nous ont déjà mise en pratique. La difficulté n’est pas là, mais dans le moyen d’adopter un signe uniforme pour une même roche ou une même formation ; nous pensons que la chose est impossible si on ne commence pas par adopter deux séries de signes, l’une pour les roches, l’autre pour les formations. Cela fait, il sera encore bien difficile de s’y tenir rigoureusement à cause de la multiplicité des signes nécessaires dans les travaux de détail.

L’archéologie, cherchant à pénétrer jusqu’aux temps les plus anciens de l’histoire de l’homme, se trouve en contact avec la géologie, qui prend pour point de départ d’une partie de ses recherches les modifications arrivées à la surface du globe depuis que l’homme y domine. Ce sont l’une et l’autre des sciences historiques, et l’une et l’autre procèdent par des faits et des séries d’inductions plus ou moins probables. Nous ne devons donc pas être étonnés si plusieurs de nous se montrent disposés passer de l’étude de la nature à celle de l’antiquité.

L’on peut voir des applications de la géologie à l’archéologie dans la Notice que M. Virlet vous a lue sur l’île de Samothrace. L’auteur l’ayant visitée en partie pour s’assurer s’il y rencontrerait quelques traces du déluge mentionné par Diodore de Sicile, ne peut s’expliquer la tradition ancienne que comme le résultat de quelques phénomènes volcaniques, tels qu’un tremblement de