Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/55

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le passage suivant : « Il était réservé à M. de Buch de montrer que, même dans les contrées dont toutes les roches présentent d’une manière plus ou moins complète les caractères des produits volcaniques, beaucoup de ces cavités en forme de cratères n’ont jamais été des cratères d’éruption ; » passage qui résume bien les idées de l’auteur et de son habile commentateur.

Peu après, M. de Beaumont, dans une note insérée dans les Annales des sciences naturelles sur les rapports qui existent entre le relief du sol de l’île de Ceylan et celui de certaines masses de montagnes qu’on aperçoit sur la surface de la lune, chercha de nouvelles analogies à l’appui des idées émises par M. de Buch.

Dans le mémoire intitulé Faits pour servir à l’histoire des montagnes de l’Oisans, les localités se rapprochent de nous, et les faits commencent à se préciser et à remplacer les assertions théoriques, car c’est la marche qu’a suivie la question.

Le plus grand nombre des géologues parut disposé à admettre de confiance cette théorie, sans s’occuper ni de sa probabilité, ni des caractères précis que devait offrir un cratère de soulèvement. Pour nous, du moins, nous cherchions en Grèce les bords du cône de soulèvement que l’élévation du dôme de Methana avait dû produire dans les temps historiques ; nous cherchions si quelques uns des bassins sans issue de l’intérieur de l’Arcadie ne pourraient pas se rattacher à ce phénomène.

La choses en étaient là, lorsqu’un phénomène rare, l’apparition d’un nouveau volcan dans la Méditerranée, sur un point où les plus anciennes traditions historiques ne nous en révélaient pas l’existence, vint réveiller l’attention sur la théorie de M. de Buch, et faire penser à quelques uns de ses nombreux partisans, que la nature étant prise sur le fait dans la création des Erhebungscraters ; d’autres, et nous sommes du nombre, pensèrent que si l’écorce du globe ou seulement une faible épaisseur eût été soulevée et percée pour donner naissance au volcan éphémère de Julia, dans cette région dont nous ressentons jusqu’ici les tremblemens de terre, nous en eussions été prévenus autrement que par le courrier de Naples. M. C. Prévost, bientôt rendu sur les lieux, ne vit rien autour du petit cône d’éruption qui satisfît son esprit favorablement prévenu.

Dans le même temps, M. Hoffmann, tout en maintenant sa foi dans la théorie, émettait des doutes sur son application aux phénomènes de l’Etna, des îles Lipari et du Vésuve.

C’est, je crois, à l’occasion des lettres de M. C Prévost que les