Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/57

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M. de Buch n’avait considéré les cratères de soulèvement que dans leurs rapports avec les phénomènes volcaniques ; du moins dans les applications de sa théorie.

M. de Beaumont rechercha les preuves du même mode d’action dans des terrains d’autre origine ; nous avons déjà cité le cirque granitique de la Berarde et la cavité gigantesque, mais de forme irrégulière, des montagnes de Ceylan. Ces localités sont sans doute bien remarquables, mais elles n’offrent point les circonstances nécessaires pour produire la conviction. Pour arriver à ce résultat, il suffirait de trouver dans les terrains de sédiment une enceinte à peu près circulaire vers les bords de laquelle les couches se redresseraient de toutes parts sous un angle assez fort. Ce fait nous semble peu probable, mais il peut exister, et le soulèvement des Wealds de Sussex, et beaucoup d’autres en ellipses très alongées, il est vrai ; nous montrent néanmoins quelques chose d’analogue.

Ce phénomène une fois consiste dans les terrains secondaires ; toutes les objections que l’on élève à tort, suivant nous, contre la possibilité d’un soulèvement conique et cratériforme tomberaient d’elles-mêmes.

M. de Beaumont a cité un fait de cette nature à Beyne près de Grignon. La dolomie y indique un centre d’action ignée ; les couches tertiaires se relèvent vers le même point, et enfin, il y aurait quelques apparences cratériformes ; mais ces apparences doivent être peu distinctes sans doutes, puisque les grands phénomènes de dénudation et de remplissage auxquels est dû le relief actuel de toute cette contrée ont suivi, ou du moins accompagné le soulèvement auquel on rattache le phénomène de Grignon.

Revenons au mémoire de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, première application rigoureuse d’une partie des vues spéculatives de M. de Buch. Je dis une partie, car cette idée principale, que les volcans n’ont pu s’établir sans la formation préaloble d’un cratère de soulèvement, n’est pas traité par nos deux savans confrères.

Après quelques considérations générales, ils comparent les volcans à coulées et les cônes volcaniques de soulèvement du Cantal et du Mont-Dore, les premiers à des montagnes recouvertes de filets d’eau glacés pendant leur écoulement, et les secondes à des cônes formés par l’étoilement et le redressemens des eaux glacées d’un lac. Cette comparaison ingénieuse, pour être parfaitement exacte, exigerait qu’il y eût plus de rapports entre la fluidité parfaite de l’eau et la fluidité pâteuse des matières ignés en