pour les constructions de Clermont et de Riom, et pour le dallage des trottoirs de Paris.
L’aspect général de cette coulée, et plusieurs des circonstances qu’elle présente, telles que les élévations, et les cavités de sa surface, l’état et l’arrangement relatif des divers matériaux dont elle est composée, fournissent à M.C. Prévost l’occasion de faire ressortir l’analogie complète qui existe entre les produits des volcans modernes de l’Auvergne, et ceux de l’Etna et du Vésuve, et d’exposer le résultat de ses observations relativement au mode d’écoulement des laves, et à la formation des scories en général.
Beaucoup de personnes sont portées à croire qu’une nappe de matière fondue et fluide, coulant sans obstacle dans une vallée, comme est celle de Volvic, a dû, en se refroidissant, offrir une surface unie et plane, et que, par conséquent, les anfractuosités profondes qui découpent le sol, ainsi que les nombreux coteaux qui le couvrent, doivent être les effets de dégradations postérieures ; il n’en est cependant rien, car les traînées de matières volcaniques que l’on voit descendre sur les flancs des volcans en activité ont exactement les mêmes dispositions.
Ce que l’on appelle ordinairement une coulée, et celle de la Nugère est dans ce cas, au lieu d’être le résultat de l’épanchement instantané d’un fluide qui, après avoir rompu les digues qui le retenaient, se serait avancé d’un seul jet, n’est que la somme d’écoulements successifs qui ont eu lieu par la même ouverture, et quelquefois par plusieurs, et dont chaque lame fluide a recouvert celle déjà plus ou moins refroidie qui l’avait précédée.
Lorsque les matières fondues, et incandescentes que rejettent les volcans commencent, en se déversant par les bords du cratère ou en sortant des fissures de ses parois, à former ce que l’on appelle une coulée, elles s’avancent avec une vitesse qui est en rapport avec la déclivité du plan sur lequel elles coulent, et avec la pression de la matière amassée dans le cratère, beaucoup plus qu’avec une puissance étrangère souterraine qui les pousserait.
La surface supérieure du premier épanchement, refroidie par le contact de l’air, ne tarde pas à tendre à se figer ; quelques points solides se forment ; leur nombre augmente, mais le mouvement de la masse s’oppose à ce qu’ils se réunissent pour composer une pellicule solide continue ; les premières parties figées deviennent le noyau de scories arrondies qui roulent les unes sur les autres avec un bruissement remarquable, et dans peu le fleuve de feu est entièrement, couvert d’une enveloppe opaque, dure et mobile