Page:Bulletin du comité historique des arts et monuments, volume 1, 1849.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

dehors, crépir et blanchir en dedans le chœur, croisées, chapelles, basses-voûtes des collatéraux, etc.

« Il y a eu autrefois dans cette église un jeu d’orgues, dont le fust ou buffet occupoit presque tout l’espace de la croisée septentrionale au-dessous de la grande rose ou vitre du côté du dortoir, et fut démonté par Nicolas David, couvreur, en 1669, par ordre du Rd P. D. Félix Mauljean, premier supérieur depuis l’introduction de la congrégation de St-Maur en ce monastère, pour y placer l’ancienne horloge, au lieu de laquelle on a placé la nouvelle au mois de juin mil sept cens. On voit encore une pièce de bois ou corbeau qui avance à côté dudit horloge, qui soutenoit ledit buffet, suivant l’attestation des plus anciens habitans d’Orbaiz qui l’ont vu placé dans cette église. On dira ici par occasion que l’usage des orgues dans les églises, et même dans celles de nos monastères, n’est pas nouveau : pour en être persuadé, il ne faut que lire la préface du Rd P. dom Jean Mabillon, page 82, 83, 84 de la première partie du troisième siècle des actes des saints de l’ordre St-Benoist, où il rapporte plusieurs temoignages des autheurs irréprochables qui l’assurent. On y lit, page 83, les louanges que le moine bénédictin anglais donne en vers à Elfège, évêque de … pour avoir introduit et donné des orgues dans l’église de son monastère dans le dixième siècle.

Talia et auxistis bîc organa, qualia nusquam
Cernuntur, gemino constabilita sono.
Bisseni supra sociantur in ordine folles,
Inferiusque jacent quattuor atque decem.
Flatibus alternis spiracula maxima reddunt,
Quos agitant validi septuagiuta viri.
…………………………
Sola quadringentas quæ sustinet ordine musas,
Quas manus organici temperat ingenii.

« Cet usage était aussi dans nos monastères d’Italie, suivant la remarque du même dom Jean Mabillon, ibid., p. 83. « De Italia vero testatur Grebertus in epistola nonagesima prima ad Raimundum, Aureliacensem abbatem, in qua dicit non habere se quod scribat super organis in Italia positis, ac monacho dirigendo, qui ea conducat. » Baldricus, archevêque de Dôle, dans sa lettre aux religieux de Fécamp en Normandie, en parlant de leur église, dit que ce qu’il y avoit remarqué de singulier, et qui luy avoit extrêmement plu, étoit un certain instrument de musique, composé de