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cette condition. Uneicharte de 1157, par laquelle Robert de Vitré, petit-fils d’André et le second de ses successeurs, confirma a l’abbaye de Saint-Melaine la donation de son aïeul, nous apprend en effet que, dès lors, l’église de Billé avait cesséd"être unie ä celle de Notre-Dame. Elle en avait été détachée à la suite d’actes de violence qui avaient amené une elïtision de sang et avaient eu pour conséquence la profanation du vaisseau et du cimetière.

La charte ne nous fait connaître ni la nature ni les auteurs de ces actes ; elle se borne a nous faire entendre que le seigneur de Vitré nesput ni les empêcher ni les prévenir, et

que, pour donner une certaine satisfaction aux religieux, il’

s’engagea envers eux a leur remettre l’église ainsi que le cimetière, lorsqu’il en aurait obtenu la réconciliation. (D. Mor., Pr. I, col. 630.) a.

Cet engagement’fut-il tenu, et les religieux. rentrèrent-ils dans la possession de leur église ? Nous Vignerons complète ; ment. Cependant, nous pouvons dire que s’ils y rentrèrent, ce ne fut pas pour la conserver longtemps. À partir, en effet, de cette époque, nous ne trouvons pas la moindre trace de rapports entre l’église deflfiillé et Pahhaye de Saint-Melaine ; et plus tard, lorsque cette église reparait dans notre histoire, elle est devenue le siège d’un important doyenné, preuve évidente qu’elle était rentrée entre les mains de l’ordinaire (1).

(t) Le doyen avait une position assez importante dans la hiérarchie ecclésiastique. Tous les prêtres de sa circonscription lui étaient subordonnés et ne pouvaient avoir de communications officielles avec l’évêque que par son entremise. ’.

Outre ledroit de visite qu’il exerçait sur toutes les églises et chapelles soumises à sa juridiction, il était chargé de recevoir tous les mandements et autres actes de l’autorité épiscopale et de les transmettre aux curés de sa circonscription. Il en était de même pour les saintes huiles, que ceux-ci étaient obligés de venir chercher et prendre-de ses mains, etc.