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beaucoup de fragments de plaques tombales en faïence, — il y en avait très-peu d’entières. — M. Jacquemart dit à propos de l’un de ces carreaux de faïence funéraires qui figurait à l’exposition céramique de 1864 :

« La pierre tombale datée de 1653, à M. le docteur Aussant, est assurément le produit d’une fabrique en pleine activité. Sans doute, le peu d’éclat des couleurs, qu’attriste un brun violet trop abondant, a fait négliger des œuvres dont le souvenir aurait été complètement perdu sans le réveil de la Bretagne, lors de son exposition de 1864-. » Et il dit ailleurs :

« La Bretagne possédait une faïencerie au xviie siècle ; nous en avons la preuve par la pierre tombale de Jeanne Le Bouteiller-dame-Duplecix-Coïalu, décédée le 29 janvier 1653. L’usine avait sans doute son siège à Rennes ; mais les fragments recueillis à l’abbaye de Saint-Sulpice-la-Forêt font supposer que l’emploi de ce genre de monuments était fréquent et répandu. ».

La terre des briques tombales de Saint-Sulpice ne diffère pas de celle de Fontenay, et la couleur violet-manganèse, qui est celle de l’inscription funéraire de 1653, et qui fut un des caractères des faïences de Rennes, se trouve déjà employée pour orner le bord de quelques pièces de poteries de la l’abri que de Fontenay. Il faut aussi tenir compte de ce que, la, des ateliers et des fours se trouvaient tout établis, avec des ouvriers habitués a des travaux céramiques, tenir compte aussi de ce qu’on ne trouvait pas facilement des gisements de terre propre à la faïence, ailleurs, auprès de Rennes.

Vers 1720, le comte Marot de la Garaye voulut établir dans ses terres, près de Dinan, une manufacture de poterie ; mais l’entreprise ne réussit pas faute de terre convenable. Dans le manuscrit de M. de Robien, conservé à la bibliothèque publique de Rennes, on lit que deux manufactures de faïence, établies dans les faubourgs de la ville en 1754, tiraient leurs