Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/316

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Celui-ci ayant résolu de quitter le monde et (l’embrasser la vie religieuse, en disposa en faveur de l’abbaye de Pont-le-Voy, qu’il avait choisie pour sa retraite, et ajouta ä ce don celui des dîmes et de tout ce qu’il possédait dans la paroisse.

Bien que ces dispositions eussent été faites avec l’assentiment de Baldtteie, mère du donateur, et de Gaultier, son frère, celui-ci ne se regarda pas comme lié a l’égard des religieux ; et prenant pour prétexte, qu’ilsne lui avaient pas acquitté les droits de cens qu’il prétendait lui être dus, il leur enlev-ade vive force les biens qu’ils tenaient de la lilaé- ralité de son -frère,.et les transmit, eu mourant, a un autre frère qu’il laissait après lui et qui portait Ie nom. de Godfroi. Sur ces entrefaites, Irlildebert, abbé de Pont-le-Voy, vint a Fougères ou l’appelait le devoir de sa charge, et faire la visite des biens qui appartenaient ason abbaye, dans les. environs.

Il profita de sa présence sur les lieux pour, adresser ses plaintes ä Raoul, seigneur de Fougères, et pour appeler Godä lroi a rendre compte, devant lui, des actes de. violence et de spoliation dont son frère s’était rendu coupable. Godfroi comparut en personne et présenta lui-même sa défense ; mais il ne put réussir à justifier la conduite de son frère, ni la sienne, et il se vit condamné à restituer aux religieux. l’église et les autres biens qu’ils s’étalent violemment appropriés. La sentence du seigneur de Fougères fut presqwaussitôt i ratifiée par Sylvestre, évêque de Rennes, qui, non content de confirmer l’abbaye de Pont-le-Voy dans tous les droits qu’elle lui donnait sur l’égliâe de L’Escousse, fit encourir l’a peine (Yexcomuiuniealion à tous ceux qui s’aviseraient de les leur contester.

Les religieux, en rentrant en possession de leur église, offrirent quelques présents aux membres de la famille de leur adversaire‘, moins peut-être à titre d’indemnité de la perte