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IV.

À Hildebert, évêque du Mans.

Lorsque, ayant lu vos vers, je repasse les miens,
Il semble, en vérité, que, du ciel, je reviens
  Aux humbles plaines de la terre.
Vous planez dans la nue, et, soutenant son vol,
Votre Muse jamais ne vient toucher le sol.
  Souvent, sous votre phrase austère,
Se cache un sens subtil, aux seuls doctes s’ouvrant,
comme, en un anneau d’or, se cache un diamant.
  coulant d’une veine vulgaire,
Au contraire, mes vers, à peine dégrossis,
Du peuple et des savants, facilement compris,
  Dans leur cours ne s’élèvent guère.
Votre style sachant d’antithèses s’orner,
On vous voit savamment tourner et retourner

IV. — M. Redonensis episcopus H. Cenoman, episcopo.

Dum tua scripta legens oculos ad nostra reduco,
E cœlo terras videor spectare jacentes ;
Sublimi nubes excedunt illa volatu,
Nec terris hærent humili replanta gressu.
Sæpe relecta patent solis sapientiaux illa,
Arcanos sensus brevibus stringentia verbis,
Gemma velut modico vix maxima clanditur auro.
Hæc aditu faeili rudibus doctisque patescunt,
Scilicet artifices minus accurata paratu,
Et de communi Iéviter manantia vena.
Vestra per antithesim flectit se musa frequenter
Exercens refluos sinuoso schemate gyros ;