Page:Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volume 8.djvu/537

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tion des produits de l’industrie et de l’agriculture par une exposition artistique, où les collections particulières viendraient exhiber au public les tableaux de maîtres anciens et les objets d’archéologie renfermée dans le mystère du domicile, réalisant l’alliance de l’art et de l’industrie, élevant celle-ci par celui là, vitrifiant l’un par l’autre, et par la mise en communication de la foule avec ces trésors de l’art, développant en elle le goût de ces belles choses qu’elle aurait ignorées toujours. Ce fut sous le patronage de la Société Archéologique que cette idée fit son chemin et reçut sa réalisation. Une Commission fut nommée par l’autorité. Qui mieux que M. Aussant pouvait être appelé à la présider ? Il le fut, et le plus éclatant succès vint couronner ses efforts. Le compte rendu qu’il en rédigea a été inséré dans vos Mémoires [1] et justifie combien en fut grand le résultat. L’auteur, se livrant d’abord à ces considérations esthétiques qui lui étaient familières, démontre l’influence de l’art sur la vie intellectuelle, son action sur l’âme au moyen de la contemplation du beau, et la pure jouissance qui en découle par la satisfaction des sentiments les plus élevés. Puis groupant par écoles cette galerie improvisée qui devait si tôt disparaître, ne laissant après elle que sa description, il parle d’abord de la partie archéologique de la peinture, en commençant par les tableaux gothiques inspirés par l’art chrétien du moyen âge ; puis il entre dans les écoles modernes, passe successivement en revue l’école italienne, l’école espagnole, l’école allemande, anglaise, les écoles de Flandre et de Hollande, terminant par l’école française, faisant ressortir les caractères propres à chacune, mettant chaque tableau dans son jour, le décrivant brièvement, n’oubliant rien, appréciant tout, modèle de critique, d’attribution judicieuse, de bon goût et de jugement sûr. La réussite de cette

  1. Soc. Arch., t. III, p. 23.