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exposition, gage de l’avenir, a porté ses fruits. Dans une circonstance analogue, elle s’est renouvelée au mois de septembre dernier, sous le patronage de l’autorité municipale et de la Société Archéologique. Le succès a été le même et plus grand encore. Pourquoi faut-il que le fondateur n’ait pu jouir du spectacle de la prospérité croissante de l’œuvre qu’il avait entreprise !

Ce n’est pas seulement pour constater l’art tel que le passé l’a fait qu’avait été conçue par M. Aussant l’idée des expositions artistiques. C’était aussi dans sa pensée un instrument de découvertes à faire, et il sut en tirer un merveilleux usage. A cette époque, l’intérêt pour l’industrie céramique se manifestait de toutes parts, et l’on cherchait à la faire revivre en recherchant les vieux débris de nos faïences nationales. La Normandie, le Nivernais, la Provence retrouvaient leurs titres ; la Bretagne restait muette. Interrogée, il la fit sortir de son silence. Déjà quelques pièces avaient : fait soupçonner ce qu’elle avait été : l’exposition de 1863 l’indiqua. Une pièce signée de Bourgouin 1764, représentant la statue de Louis XV, placée au centre de la façade de l’Hôtel-de-Ville de Rennes ; une remarquable pièce de faïence décorée, sous laquelle on lisait : fait à Rennes Rüe hüe 1769, montrait que cette industrie y avait existé et ce qu’elle avait dû être. Il faut que tout à fait on le sache. Son esprit s’excite ; une Commission est organisée sous sa présidence, une exposition spéciale est indiquée pourrie 25 novembre 1864. Un programme habilement rédigé par lui est lancé de toutes parts. De toutes parts, on y répond. Les faïences bretonnes affluent. Les curieux arrivent de Paris, de tous côtés, se joindre aux provinciaux pour ce spectacle nouveau : le vieux Rennes était trouvé et prenait sa place à côté du vieux Rouen, du vieux Nevers, de Strasbourg et de Marseille. Le violet manganèse s’installait à côté de leurs vives couleurs. Nantes, Quimper, Quimperlé, Saint-Main, produi-