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berlin

L’une des gloires du musée c’est incontestablement la collection de bustes du xve siècle et de bas-reliefs. Nulle autre n’est d’une pareille richesse, disent les guides. Ils ont raison. Pour le Louvre, n’en parlons pas, la comparaison ferait rire. Mais il ne faut pas davantage parler du Bargello. Seulement, certains parmi les bustes de Berlin n’ont peut-être pas le même âge que les bustes de Florence. Mais cela vaut mieux. Il est excellent que tout soit jeune chez une jeune et grande nation.

Quand on visite ce beau musée, il importe aussi que l’on ne néglige pas de voir et avec soin, le Michel Ange, remarquable de plus d’une façon, et propre à faire réfléchir.

Ce peuple énergique et rapide a compris que Ber lin se devait d’avoir un musée, où tous les maîtres, et singulièrement les maîtres italiens, fussent représentés, un musée, enfin, comme il ne s’en trouve pas d’autre sur la terre.

Berlin a ce musée.

Un détail me touche. Dès l’entrée du magnifique palais, on voit une grande table et des cadres tournants. Là sont en vente de très bonnes photographies et des cartes postales, reproductions des peintures et des sculptures que l’on va admirer. Puis, à l’écart, séparées du reste comme par un respect particulier, de petites photographies, de plus grandes, de très grandes. Toutes représentent le même et seul objet : la tête de cire que, l’attribuant à Léonard, M. Bode, le directeur du musée, paya 100.000 francs. On se souvient que l’authen-