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un voyage

belle, mais mûrissante, un très jeune amant très épris. — Il faut voir comme ils s’embrassent dans la belle chambre dorée, devant un grand lit audacieusement défait ! Il y a une intrigante et un intrigant, Vénitiens comme de juste. Il y a une ingénue qui, presque sans le vouloir, tant elle est naïve, enlèvera le gentil amoureux de la maréchale. Il y a un barbon qui, naturellement, veut épouser l’ingénue. Il est riche et cela lui donne des chances, mais il est imprudent et alors il les perd. C’est folie de choisir pour chevalier de la rose le petit amant de la maréchale ! Le barbon fait cette folie.

Le Chevalier de la rose doit offrir à la jeune fille, une fleur de pierreries, signe des fiançailles. C’est le barbon le fiancé. Vêtu de satin blanc et d’argent, le séduisant ambassadeur arrive avec son écrin, fait de beaux saluts, s’assied au bord d’une chaise, puis en moins de rien, oubliant qu’il adore la maréchale, adore l’ingénue, qui en moins de rien lui rend son amour. Mais l’intrigante Vénitienne — c’est elle qui porte la savoureuse robe verte — entend tout, va prévenir le père de la demoiselle et le barbon. Ces gens, furieux, envahissent la scène, on s’agite, on chante avec une verve folle, l’orchestre est plein d’éclats de colère et d’éclats de rire ; le chevalier dégaine, égratigne le barbon qui se laisse choir et piaule drôlement ; l’acte s’achève au milieu d’une confusion burlesque.

Ensuite, on se trouve dans la chambre que les intrigants Vénitiens prêtent aux rencontres secrètes.

Au premier acte, pour sortir sans compromettre