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un voyage

Quant aux princes étrangers tous restèrent chez eux, excepté le duc de Bourgogne, Jean le Bon.

Ce politique subtil savait les bénéfices qu’on trouve à voyager. La cour de Bourgogne était fort riche, les gens qui rencontraient le duc et sa suite ne conservaient aucun doute sur ce point. Une telle certitude était propre à faciliter les opérations diplomatiques. Le duc de Bourgogne allait se faire voir… J’imagine sur la place, devant le modeste hôtel de ville, le piaffement de ses chevaux, secouant des mors pareils à des bijoux ; autour, pages, écuyers, valets faisant leur fracas à la française, et lui, entrant dans la salle ombreuse, vêtu d’épais velours, quelque merveilleuse chaîne d’or aux épaules, des perles brodant son chaperon, très fier, magnifique, et de mine courtoise… Avec tout cela, les hauts seigneurs réunis pour la diète ne décidèrent aucunement la croisade. Mais, soucieux de résister au mauvais Turc, et de mettre les choses en ordre, ils décrétèrent une paix publique. Ensuite ils convinrent de se rejoindre à Francfort vers l’automne, et d’y reparler un peu de ces affaires si pressantes. Ayant accompli ces devoirs la diète, je suppose, s’en alla dîner copieusement. Et pour la paix publique, vous pensez ce qu’on en fit.

Au sortir de la grande salle, je descends un escalier pas bien clair, et je traverse une cour qui me paraît avoir au juste deux mètres carrés. Il y a