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padoue

donc fait ? » — « Je me trompe, je veux dire depuis qu’on a fait cela… depuis que la marquise est morte, » avait-il répondu dans un grand trouble. Ayant ramassé mille petits faits qui lui paraissent des preuves, Obizzo les apporte à son frère. D’abord le marquis s’indigne ne veut rien croire. Mais, Pavanello en a tout à coup assez de vivre auprès de son patron : il va le quitter, pour quelque temps au moins. Pio fait de grands efforts pour le retenir, Pavanello persiste dans sa résolution. Il a un irrésistible besoin de solitude. À peine est-il parti, Pio admet que c’est lui le coupable. — Un homme bizarre ce Pio, en vérité !

Le voilà convaincu : va-t-il courir sus au traître, le tuer, le faire saisir, lui reprocher son infamie, au moins ? Non pas ! Il ne lui laisse rien voir. Mais il écrit à Pavanello que, le duc de la Mirandole lui ayant promis l’envoi d’un petit canon, il compte avec ce canon, bombarder et détruire la villa d’un certain Dottori, qui tient une notable place entre ses « ennemis ». Alors, qu’Attilio ramasse quelques hommes et vienne l’aider à cette entreprise, Attilio vient. Il est reçu tendrement. Mais il se trouve que, après tout, le duc de la Mirandole n’envoie pas le canon. L’aventure est ajournée, Attilio veut repartir. Pio l’en empêche. Il faut qu’ensemble ils aillent à Ferrare, saluer un grand personnage. Et puis la reine de Suède doit passer par là. On prépare des fêtes. Il y aura des représentations théâtrales. Attilio est en ces matières d’un précieux conseil…

Les voilà à Ferrare. Le marquis passe son temps