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Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/193

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aucun regret, l’oncle Jack était réellement invité à dîner ailleurs.

Il avait d’autres fers au feu que le Times littéraire et la Société des auteurs confédérés ; il avait formé un projet pour établir des toits en feutre (projet qui a réussi depuis, je crois, en d’autres mains) ; et il avait trouvé un homme riche (un chapelier, je suppose) à qui cette invention paraissait plaire, et qui l’avait invité à dîner pour qu’il lui développât ses vues en détail


CHAPITRE III.

Nous voilà tous trois assis devant la fenêtre ouverte, après dîner, en famille, comme dans le vieux temps où nous étions si heureux. Ma mère me parle à demi-voix pour ne pas troubler mon père, qui semble réfléchir.

Cr-cr-crr-cr-cr ! Je le sens ; je le tiens. Où ? quoi ? Où donc ? Faites-le tomber ; emportez-le avec la brosse ! Pour l’amour du ciel, voyez donc ce que c’est ! Crrrr-crrrr ! Là, ici, dans mes cheveux, dans ma manche, dans mon oreille. Cr-cr !

Je vous le dis sérieusement, sur ma parole de chrétien, au moment où je venais de m’asseoir pour commencer ce chapitre, je m’abandonnais insensiblement à une sorte de sombre rêverie, ma plume m’avait glissé de la main, et, renversé dans mon fauteuil, je m’étais mis à regarder le feu. On était à la fin du juin, et la soirée était extraordinairement froide pour cette saison de l’année. Et tandis que je regardais ainsi, je sentis quelque chose se traîner sur ma nuque, madame. Instinctivement et machinalement, car je rêvais toujours, j’y portai la main et en ôtai… quoi ? C’est ce quoi qui m’embarrasse. C’était une chose… une chose foncée… une chose beaucoup plus grosse que je ne me l’étais figurée. Et je fus tellement surpris à sa vue que je secouai vivement la main, et que la chose s’en alla… je ne sais où ! Le quoi et le , voilà les points difficiles dans toute cette affaire. Cette chose ne fut pas plus tôt partie que je me repentis de ne l’avoir pas