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CHAPITRE LIV


Aussitôt que Vincent fut parti, je boutonnai mon habit et me dirigeai, par un terrible vent d’Est, vers l’hôtel de lord Dawton. Mon noble ami avait dit vrai, j’allais souvent chez ce personnage. Jusqu’ici je n’avais pas jugé à propos de parler de mes aventures politiques. J’ai dit précédemment que j’étais ambitieux, les personnes sagaces auront probablement déjà découvert que j’étais un peu moins ignorant que je n’affectais de le paraître. Je m’étais fait, parmi les amis de mon oncle, une réputation de talent, et je n’avais pas été plus tôt présenté à lord Dawton que je m’étais trouvé courtisé par des personnes distinguées et puissantes. Lorsque j’avais perdu mon siège au parlement, Dawton m’avait assuré qu’avant la fin de la session je serais nommé par l’un de ses bourgs. Quoique mon esprit se révoltât à l’idée que je pourrais être sous la dépendance d’un parti quelconque, je ne me fis pas de scrupule de m’engager conditionnellement à me rallier à lui. Telle était ma situation lorsque Vincent s’était présenté à moi. Je trouvai lord Dawton dans sa bibliothèque, avec le marquis de Clandonald, le père de lord Dartmore, l’un des hommes les plus haut placés sous le rapport du rang et de la fortune. (En même temps grâce à sa vanité et à son activité il était l’un des membres les plus influents de l’opposition.) Clandonald sortit, lorsque j’entrai. Les hommes qui sont dans les affaires se fient rarement aux jeunes gens,