Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/244

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uo MOEURS IT RILIGION. Finicella. parce qu’elle avait usé de moyens diaboliques pour faire mourir beaucoup d’enfauts et eusorceier nombre de personnes*, toute la ville de Rome alla voir ce spectacle. » Mais, comme nous l’avous fait remarquer plus haut, le but le plus important du sermon, c’est d’amener des réconcilialions entre des ennemis déclarés. 11 est pro¬ bable qu’en général ce résultat ne s’obtenait qu’à la fin d'une série de sermons, quand l’esprit de péuitence avait gagné peu à peu toute la ville, quand l’air reten¬ tissait * du cri de tout le peuple ; Miserkordia! On voyait alors des familles se récoucilier et s'embrasser soleu- nellemeut, même quand il y avait eu du sang versé. On permettait aux bannis de rentrer dans la ville pour un motif aussi louable, aussi sacré. Il parait qu’en somme ces « paci » étaient observées même quand l'exaltation du moment était tombée, et il en résultait que des géné¬ rations entières bénissaient le souvenir du moine qui avait mis fin à de sanglantes querelles. Mais il y avait des inimitiés terribles, comme celle qui divisait les familles deUa Valle et Croce à Rome (1482), contre lesquelles la voix du grand Roberto da Lecce lui-même était impuis¬ sante*. Peu de temps avant la semaine sainte, il avait petit bois mal famé, comme le raconte Vasari, III. I4S; v. di Parri Spinelti. Il est probable que souvent Tesprit de pénitence t dû s'exercer aux dépens d’objets inanimés, de symboles et d’inslru- meuts. > Pareva che l’aria tt/endwe. Iit*on quelque part. • Jac Volaterran.. dans Mürat., XXIII, col. 166ss.On ne dit pas (ormellement qu’il se soit occupé de ces querelles {Sermo de eUe- wtotyna fmt, lit-on), mais nous ne pouvons pas en <>outer. — Jacopo délia Marca aussi avait â peine quitté Pérouse (1445) après avoii' obtenu un succès colossal, qu’un meurtre épouvantable fut commis dans la famille Ranieri Comp. Graziani, I e., p. 565 ss. — A ce propos, il faut rappeler que les grands prédicateurs venaient bien pins sonrrnt à Pérouse que dans les autres villes; comp. p. M», «26,63«,637> 647.