Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/303

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CIIAP. IV. — MÉLANGE DE SUPERSTITIONS ANTIQUES, ETC 299 contrer. Si toute la vie extérieure et intellectuelle de riiidividu est déterminée par sa naissance, de grands groupes tels que des peuples et des religions se trouvent dans une semblable dépendance, et comme les constel¬ lations qui iégissent leur existence sont changeantes, de même les peuples et les religions elles-mêmes sont sujets à varier. L'idée que chaque religion dépend des astres, entre ainsi dans la culture italienne; ce sont des auteurs arabes et juifs qui sont les premiers à émettre cette théorie La coujonction de Jupiter avec Saturne, disait- on*, avait produit la doctrîue hébraïque, celle de Jupiter avec Mars avait donné naissance à la religion chaldéenne ; la religion égyptienne était le fruit de la conjonction de Jupiter avec le Soleil; Jupiter en conjonction avec Vénus avait créé le mahométisme; en conjonction avec Mercure, il avait enfanté le christianisme, et par sa conjonction avec la lune il finira par produire la religion de i’Anté¬ christ. Déjà Ghcco d’Ascoli avait calculé la Nativité du Christ, et il en avait déduit qu’il mourrait sur la crois, impiété qiTî lui valut de périr sur le bûcher L Des théories de ce genre avaient pour conséquence de jeter l’obscu¬ rité sur tout ce qui n’est pas du domaine des scn^. Il faut d’autant plus admirer la lutte soutenoe par respril ifalien, cet esprit si net et si clair, coulrc cette science raeosorigérc. Si l’on voit i’art rendre de magni¬ fiques hommages à l’astrologie, comme l’attcsteiit les » Cump. M. STEiMscnNriDE.a, Apocalypses avec tendance poli¬ tique, Revue. XXVin, p. 027 SS., et XXIa, p. 261. Mantcan , Pe palienlia, I. III, cap, xtl.

  • Giov. ViLLAîvi, X, 39, 40. Il y eut encore d’autres circonstances

qui concoururent à sa perte, notamment l’envie de ses coüo.'nies — Déjà Bon.Tlo avait professé des doctrines semnlaides et pré¬ senté, par exemple, le miracle de Tainour divin dans saint Fran¬ çois comme étant l’effet de l’influence de la planète de Mars Comp. Jo. Piüus, /Idv. Asirol., II, 5.