Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/304

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300 MOEURS ET RELIGION. fresques du Salone de Padoue' et celles du palais d’éié de Borso (Schifanoja) à Ferrare, siTaiiié des Béroalde ^s’est permis d’en faire un impudent panégyrique, on eotend, d’autre part, les nobles protestations de ceux qui n’ont pas subi la contagion de l’erreur commune. Sous ce rap¬ port aussi Tanliquité avait donné l’exemple; pourtant les Italiens ne répètent pas ce que les anciens ont dit, ils ne s’inspirent que de leur bon sens et des observait eus qu’ils ont faites. Quand Pétrarque parle des astrologues, qu’il connaît pour les avoir fréquentés, il les poursuit de ses sarcasmes * et étale au grand jour le néant de leur science. Depuis sa naissance, depuis les Cento Noveîle antiche, la nouvelle est presque toujours hostile aux astrologues Les nouvellistes florentins se défendent énergiquement de croire à l’astrologie, même lorsqu’ils sont obligés de lui faire une place dans leurs récits par respect pour la tradition. Giovanni Villani le dit en plus d’un endroit *: « Il n’y a pas de constellation qui puisse

  • Ce sont celles qui ont été peintes par Miretto, au commence¬

ment du quinzième siècle; d’aprèsScardeouius, elles étaient des¬ tinées ad iîidicandum nascentium naturasptr graduset numéros. C’était une pratique plus comiinine que nous ne nous le figurons de nos jours. On peut appeler cela de l’astrologie à la portée de tout le monde. » Voici ce qu’il dit de l’astrologie {Oraiiones, fol. 35, oratio nuptialis habita Medioiani) : Astrologia ab rerum terrenarum eontemplatu mentes nostras evocai ad spectanda cœlestia ad eursus sgderum statos pensitandos ad saperas sedes noscitanda»; kœe efficit ut homines parum a Dits distare vidcaniur! — Un autre enthousiaste de la même époque, c’est Jo- Garzoniüs, DedignUateurhisBonomæ, dans Murât., XXI, col. ÍI63.

  • Petrarca, Epp. seniles, TII, ed. Fracas.., I, 132 ss. Ea lettre en

question est adressée à Boccace, qui, sous ce rapport, était plus crédule que son ami et qui avait besoin de ses sages avertisse¬ ments. Sur la lutte soutenue coustamment par Pétrarque contre les astrologues, comp L. Geiger, Pétr., p, 87-91, et les passages cités, ibid., p. 267, uote 11.

  • Dans Franco Sacchetli, leur science est tournée en ridicule;

voir la Nouvelle 151, dans laquelle l'écrivain se met lui-méme en scène et prend â partie un astrologue.

  • Gio. Villani, III, 1; X, 39. Mais dans d’autres passages le même