Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/330

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MOEURS ET RELIGION. populaire broda sur ce thème, et peu à peu Virgile devint aussi Fauteur du cheval d’airain, des têtes qui surmontent la porte de Nola, de la mouche de bronze qui se trouve sur quelque autre porte, de la grotte du Pausilippe, etc., tous objets qui enchaînent la deslinée sous ceriains rapports déterminés, tandis que les deux premiers traits que nous avons cités semblent fixer le so r de Naples en général. La Rome du moyen âge avait aussi des souvenirs confus du même genre. Dans l’église de 8. Ambrogio, à Milan, se trouvait un Hercule antique en marbre; aussi longtemps qu’il resterait à sa place, disait-on, aussi longtemps durerait l’empire, probable¬ ment celui des empereurs d’Allenaagne, qui se faisaient couronner à S. Ambrogio *. Les Florentins étaient con¬ vaincus * que leur temple de Mars (qui devint plus tard le Baptistère) resterait debout jusqu’à la fin do monde ; la constellation sous laquelle il avait été construit au temps d'Auguste en était un sûr garant. Sans doute, à Tépoque où ils devinrent chrétiens, ils en avaient banni la statue équestre en marbre de Mars; mais parce que la destruction de cette statue avait déchaîné de grands malheurs sur la ville, — également à cause d’une con¬ stellation, — on la plaça sur une tour au bord de l’Arno. Lorsque Tolila mit Florence en ruine, l’image du dieu tomba dans le fleuve, et elle ne fut repêchée que lorsque Gharlemagne releva la ville détruite; elle fut mise alors sur un pilier, à l’entrée du Ponte Vecchio. C’est â cette place que Bondelmonte fut tué en 1215; la reprise de la grande querelle des Guelfes et des Gibelins se rat¬

  • ÜBBRTi, Ditlamondo, 1. III, cap. iv.

• sur ce qui suit, voir dans Gio. ViLiim, ï, 42. 60; II, 1; m, 1; V, 88; XL ! Quant à lui, il ne partage pas ces superstitions Impies. — comp. Dante, In/emo, XIII, 146.