Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/333

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CHAP. IV. - MÉLANGE DE SUPERSTITIONS ANTIQUES, ETC. 329 que leurs railleries trouveraient de l’ccbo. IXon-seulement Baodeüo représente les pratiques d’un moine lombard comme assez ineptes» bien qu’elles soient terribles dans leurs conséquences », mais encore il dépeint® avec une véritable indig^naüon la folie et le malheur des clients crédules qui se livrent au magicien. « Tel espère trouver dans le sein de la terre les trésors cachés, grâce à la Clef de Salomon et de bien d’autres livres de magic, tel autre obtenir les faveurs de sa dame, découvrir les secrets des princes, se transporter en un clin d’œil de Milan à Rome, et ainsi de suite. Plus il a de déceptions, plus il s’opiniâtre... Vous souvient-il encore, seigneur Carlo, du temps où un de nos amis, voulant forcercelle qu’il aimait de se rendre à ses désirs, remplissait sa chambre de crânes et d’ossements liumain^ de façon à la faire ressembler à un cimetière ? » Les obligations les plus dégoûtantes s’imposent aux malheureuses dupes, comme celle d’extraire trois dents à un cadavre, de lui arracher un ongle du doigt, etc., et quand enfin, à force de simagrées, la conjuration fait mine d’aboutir à un résultat sérieux, les infortunés meurent parfois de frayeur. Lors de la grande et fameuse conjuration qui eut lieu en 1532, dans le Colisée, à Rome», Benvenuto Cellini ne mourut pas, bien qu’il eût été frappé, lui et ses compagnons, d’une horrible épouvante le prêtre sicilien qui J B.iKïJELLO. III, nov. 52. — Fr. Filelfo (Epist., Venet 1502 bb. XXXIV, fol. 240 ss.)fultnine contre la nécromancie. En général* U est assez peu superstitieux (Sut., rv, 4) ; pourtant il croit aux mah effectui dune Comète. {EpinoÎcB, fol. 246*^.) ^ “ Bandello, III, nov. 29. Le conjurateur exige que ses clients sengageni par des serments solennels à lui garder le secret- ici p. ex., Il les fait jurer sur le maltre-autel de Bologne, au moiienî OÙ il ny avau aucune autre personne dans l’église. — il est aussi beaucoup question de sorcellerie dans la Maem-ouéidt Phant. XVIII. ««wrwwia*,

8 Benv. Cellini, I, cap. Lxiv.