Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/145

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sa situation est bien différente de la nôtre, eut de nouveau honte de la modicité du présent qu’elle se proposait de lui faire ; et tirant une autre demi-guinée de sa bourse, elle lui dit : Ceci pourra-t-il vous être de quelque secours ? Une guinée suffira-t-elle pour vous procurer ce qui vous est nécessaire.

Je vous remercie très-humblement, madame, dit la femme en faisant une profonde révérence : voulez-vous que je vous en donne un reçu ? Un reçu ! s’écria Cécile avec vivacité, de quoi ? Hélas ! nos comptes ne sont point encore soldés, et je me propose bien de faire quelque chose de mieux pour vous, dès que je me serai convaincue que vous en êtes aussi digne que votre extérieur me l’annonce. Vous êtes trop bonne, madame ; je vous offrais un reçu de l’argent que vous venez de me donner, que je croyais être un à-compte. Un à-compte ! de quoi ? Je ne vous comprends pas. — Votre mari ne vous aurait-il jamais parlé, madame, de ce qu’il nous doit ? De ce qu’il vous