Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/31

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la maîtresse de la maison, recevant des affronts sans se plaindre, et se soumettant au mépris comme à la chose du monde la moins extraordinaire.

Parmi les hommes, le plus remarquable était M. Aresby, capitaine de milice, jeune homme qui croyait qu’un militaire devait nécessairement être galant : en conséquence, sans chercher en aucune façon à se rendre utile à sa patrie, il regardait une cocarde comme une preuve incontestable de mérite, et ne s’en était décoré que pour témoigner son dévouement au beau sexe, qu’il se croyait fait pour conquérir.

Un certain M. Morrice, qui, par les attentions les plus recherchées, tâchait de se faire distinguer, faisait là son pendant. Ce jeune homme suivait depuis quelque temps le barreau, où, quoiqu’il commençât à être connu, il ne devait pourtant ses succès ni à une habileté plus qu’ordinaire, ni à l’expérience qui en tient souvent lieu. Au respect le plus profond pour le rang et la fortune, il joignait une confiance en lui même, qu’au-