Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cune supériorité n’était capable d’humilier. Ses prétentions étaient soutenues d’un enjouement que nulle mortification ne pouvait diminuer ; et tandis que la souplesse de son caractère le garantissait d’avoir des ennemis, son empressement à obliger lui acquérait des amis auxquels il trouvait toujours le moyen d’être utile.

Il s’y rencontrait encore quelques autres gentilshommes du voisinage, ainsi qu’un vieillard qui, sans paraître faire la moindre attention au reste de la compagnie, se tenait à l’écart avec un air de mauvaise humeur.

Mais la principale figure de ce tableau était M. Belfield, grand jeune homme, d’une taille fine et déliée, dont tous les traits annonçaient une grande activité ; ses yeux étaient on ne peut pas plus vifs et plus spirituels. Destiné d’abord par son père au commerce, il y renonça bientôt, parce que son inclination l’élevait beaucoup au-dessus de cet état. Du mécontentement, il passa à la résistance, et finit par quitter la demeure de ses parents,