Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/36

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pas arrêter son attention. — Vous vous proposez donc, Madame, dit M. Belfield, au mépris de ces maximes, de n’avoir d’autre guide de votre conduite que les lumières de votre raison ?

Telle est ordinairement, répliqua M. Monckton, l’intention de tous ceux qui débutent dans le monde. Tout individu raisonnant dans son cabinet, a toujours des sentiments épurés, et la plus grande confiance dans ses propres forces ; mais il n’est pas plutôt livré au tourbillon, que réfléchissant moins, et agissant davantage, il reconnaît la nécessité de se conformer aux usages reçus, et de suivre bonnement le chemin battu. Pardonnez-moi, s’écria M. Belfield ; pour peu qu’il ait de courage, il s’en gardera bien ; le chemin battu sera sûrement le dernier qu’un être raisonnable choisira.

On ne verra jamais que des gens ordinaires,
Dirigés & conduits par les règles vulgaires.

Maxime pernicieuse, très-pernicieuse, s’écria d’un air refrogné le vieillard qui