Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/41

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personne aussi divinement belle ait été confinée en province ? Ah ! quelle honte ! Comment pourrait-on avoir la cruauté de laisser rouiller dans une campagne un objet si charmant !

Cécile, pensant qu’un pareil compliment ne méritait d’autre réponse de sa part qu’une simple révérence, se tourna du côté de milady Marguerite, et lui dit : comptez-vous, madame, de venir à Londres cet hiver ? et en ce cas, oserais-je vous demander votre adresse, pour avoir l’honneur de vous rendre mes devoirs ? Je ne sais point encore ce que je ferai, répondit la vieille milady, avec sa mauvaise grace ordinaire.

Cécile serait sortie sur-le-champ, si M. Monckton ne l’avait arrêtée, pour lui réitérer combien il redoutait les conséquences de son voyage. Soyez en garde, s’écria-t-il, contre toutes les nouvelles connaissances ; ne jugez personne sur les apparences ; ne formez aucune liaison à la hâte ; prenez tout le temps nécessaire pour connaître ceux qui vous entourent,