Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

impatientée parce qu’elle s’amusait, n’était point d’humeur à quitter si-tôt la partie ; elle fut obligée de rester jusqu’au moment où il fallut partir pour remplir leur engagement avec madame Mears.

En se rendant au logis de cette dame, dans le vis-à-vis de madame Harrel, persuadée que son amie pensait comme elle sur le compte du chevalier Baronnet, elle témoigna hautement et sans préambule, combien elle désaprouvait tout ce qu’il avait dit. Madame Harrel, loin de répondre à son attente, lui répliqua froidement : je suis fâchée que vous ne le goûtiez pas ; car il vient presque tous les jours au logis.

Serait-il possible qu’il vous plût ? Extrêmement : il est très-amusant, fort aimable, et connaît le monde. Que vous le louez avec discernement ! s’écria Cécile ; il vous faudrait bien du temps pour imaginer une nouvelle louange propre à grossir son panégyrique.

Madame Harrel, satisfaite d’en avoir parlé si avantageusement, ne chercha point à entreprendre son apologie, et changea