Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/102

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et je souhaite qu’il exécute ce projet. Je craignais d’avoir poussé la franchise jusqu’à l’indiscrétion ; mais vous me feriez tort aussi en me croyant le cœur dur : l’amitié et le desir de votre tranquillité sont les seuls motifs qui m’ont portée à hasarder les observations que je vous fais. Elles se séparèrent ; madame Harrel, presque fâchée de ses leçons, qui lui parurent trop sévères ; et Cécile, aussi rebutée de la manière dont elles étaient reçues, qu’affligée de l’aveuglement de son amie.

Elle fut dédommagée de ce pénible moment, par l’arrivée de madame Delvile, dont la conversation vive, spirituelle et amicale, dissipa bientôt son chagrin. Elle eut encore un nouveau plaisir, quoique mêlé de quelque inquiétude, en apprenant par M. Arnott, que M. Belfield était presque rétabli, et qu’il venait de partir pour la campagne. Elle soupçonna presque que tout ce que le jeune Delvile lui avait dit de sa situation n’avait été que pour l’éprouver, et savoir