Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/135

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et cette mère, trop indulgente, prenait sur son nécessaire pour mettre son fils en état de vivre avec ceux qu’elle croyait si propres à son avancement et à sa fortune.

C’est alors qu’il prit le parti du service, où il entra en qualité de volontaire ; il suivit ensuite le barreau. Dans ce nouveau genre de vie, Belfield passa trois années heureux et tranquille. Son penchant le portait à chercher la société des personnes de qualité ; et son mérite, ses talents lui assuraient par-tout l’accueil le plus flatteur. Sa famille, qu’il eût rougi d’avouer en public, lui était chère ; il la visitait souvent à la dérobée, et y trouvait toujours les ressources pécuniaires dont il avait besoin. Livré au plaisir et à la dissipation, il donnait à la poésie le peu de loisir que lui laissaient les amusements continuels dans lesquels il vivait. Telle était sa situation à la mort de son père ; une nouvelle scène se présenta alors à lui, et il hésita quelque temps sur le parti qu’il prendrait.