Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/91

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Cécile frémit au seul nom de Juif, et à l’idée de prendre de l’argent à intérêt ; mais poussée par sa générosité naturelle à imiter celle de M. Arnott, elle consentit, après avoir un peu hésité, à se servir de ce moyen. Son peu d’expérience dans les affaires de cette espèce ne lui permettant pas de s’en mêler, elle s’en remit entièrement à M. Harrel, du soin de la terminer, le priant d’emprunter six cents livres aux conditions qui lui paraîtraient le moins onéreuses, et promettant de ratifier tout ce qu’il aurait fait. Il parut un peu surpris de la somme ; il se chargea pourtant de la commission, sans faire d’objection ni aucune question. Cécile n’en voulut rien rabattre, parce qu’elle était tout aussi empressée de subvenir aux besoins de la pauvre et laborieuse famille Hill, que d’assurer la tranquillité du prodigue et extravagant Harrel.

Jamais affaire ne fut plus promptement terminée ; M. Harrel ne perdit pas un instant ; tout fut arrangé dans la matinée ; Cécile remit au Juif son billet de la somme