Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/151

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on les tira enfin de cette cruelle incertitude, en leur apprenant le sort de M. Harrel. Le désespoir de madame Harrel, et la douleur de Cécile furent extrêmes. Celle-ci croyant pouvoir être encore utile à son tuteur, sortit pour lui procurer des secours ; elle sut bientôt qu’il n’y avait plus que des ordres à donner pour le conduire au tombeau. Lorsqu’elle eut pris toutes les mesures nécessaires en pareille circonstance, elle chercha les moyens d’éloigner son amie d’un lieu qui ne pouvait qu’entretenir son désespoir ; elles n’avaient point de voiture à leurs ordres ; le seul domestique qui les avait suivies était auprès de son maître. Cécile ne voulait point accepter les offres de MM. Floyer et Marriot ; elle sortit du café où elles s’étaient retirées pour voir si elle trouverait quelqu’un qui pût lui procurer une voiture, lorsqu’elle rencontra le jeune Delvile. Oh ! nous sommes en sûreté ! M. Delvile, s’écria-t-elle, nous allons nous remettre entre vos mains, et je suis sûre que vous nous protégerez. Vous