Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/158

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de cet événement ; que ne sachant pas s’il devait y ajouter foi, il avait voulu s’en éclaircir, et que c’était la raison pour laquelle il était venu la chercher si tard au Vaux-Hall.

Ils entrèrent sans bruit et sans déranger personne, le laquais de Delvile ayant eu ordre de ne point se coucher que son maître ne fût rentré. Cécile avait quelque peine à disposer, et à une heure indue, d’une maison qui n’était pas la sienne ; quoique Delvile, empressé de la mettre à son aise, la priât de ne s’inquiéter de rien, ordonnant à son domestique de la conduire à l’appartement qui avait été préparé pour elle. Il l’exhorta de se tranquilliser, d’avoir soin de son amie, et promit de prévenir son père et sa mère dès qu’ils seraient éveillés, de tout ce qui s’était passé. Elle accepta ce service avec reconnaissance ; elle redoutait, après la liberté qu’elle osait prendre, de s’exposer sans quelque excuse préliminaire, aux premiers mouvements de la vanité de M. Delvile ; et elle craignait