Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à mon fils, il a si bien pris le dessus, que lorsque je veux lui dire quelque chose, c’est tout comme si je me taisais, et je ferais aussi bien. Ce n’est pas cependant que je pense à le blâmer : ainsi, mademoiselle, je vous prie que ceci ne tourne pas à son préjudice.

Henriette, pendant ce discours, était extrêmement confuse, craignant que la grossièreté de sa mère ne fît encore partir Cécile de mauvaise humeur. Celle-ci s’étant apperçue de son inquiétude, et plus charmée que jamais de son caractère, de sa franchise et de sa simplicité, voulut lui sauver cette peine en écoutant tranquillement ces propos ridicules, et s’en allant ensuite sans témoigner le moindre mécontentement, quoique très-piquée, et jugeant, par les insinuations qu’elle avait soin de mêler continuellement à ses plaintes, que madame Belfield était toujours persuadée que la timidité de son fils était le seul obstacle qui l’empêchât de se prévaloir de l’incli-