Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/35

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lui restait donc, pour le moment, d’autre précaution à prendre que le soin d’éviter de s’engager irrévocablement, avant qu’ils eûssent eu le temps de se connaître mieux l’un et l’autre.

Pour éloigner tout ce qui pourrait s’opposer aux vues du jeune Delvile, et à ce qu’elle désirait, elle refusa les propositions flatteuses de mylord Ernolf, et comme la froideur, l’éloignement, ni même l’aversion qu’elle témoignait au chevalier Floyer, ne pouvaient le rebuter ; qu’au contraire il continuait à la persécuter, et paraissait aussi sûr de réussir dans ses poursuites, que si elle les avait autorisées : elle se procura, non sans peine, une conférence avec M. Harrel à ce sujet, et lui reprocha vivement d’avoir répandu dans le public le bruit de son mariage avec le chevalier, de lui avoir donné des espérances qu’il savait bien être fausses et mal fondées. M. Harrel, avec sa légèreté et son insouciance ordinaire, ne fit que rire de ce reproche, affecta de regarder ce prétendu refus comme l’effet d’un peu de co-