Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/36

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quetterie, qui n’empêchait pas qu’elle ne fût très-décidée en faveur du chevalier. Cécile, fatiguée et irritée, résolut de ne plus s’en rapporter à d’autres qu’à elle-même du soin de détruire ses espérances ; elle lui écrivit de cesser toute poursuite auprès d’elle, parce qu’elle ne pourrait jamais répondre à ses soins.

Elle ne reçut aucune réponse, mais elle vit avec plaisir que le chevalier ne paraissait plus s’occuper d’elle ; elle ne voyait pas sans inquiétude que Delvile, depuis qu’il lui avait fait connaître les dispositions de son cœur, négligeait de s’assurer des siennes. L’explication qui avait tout récemment eu lieu, lui avait appris qu’il n’avait aucun rival à redouter ; et la manière dont il avait reçu cette assurance, montrait assez qu’elle ne lui était pas indifférente. Pourquoi ses visites étaient-elles donc si fréquentes dans le temps où il l’avait crue engagée, et si rares, à présent qu’il la savait libre ?