Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/60

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aspirer à sa main. Il crut, au reste, que l’amitié de ses hôtes contribuerait autant à l’avancement de sa fortune, qu’aurait pu le faire Cécile : car, tout étourdi, tout inconsidéré qu’il était, il ne perdait pourtant point ses intérêts de vue ; et quoique, par une activité folle et déplacée, il déplût souvent, son intention et ses soins n’en étaient pas moins dirigés vers un but utile : il ne formait de liaisons qu’autant qu’il espérait qu’elles lui seraient avantageuses. La connaissance et l’amitié de ses supérieurs ne lui étaient précieuses que parce qu’il se flattait que, tôt ou tard, leurs recommandations lui procureraient de nouveaux protecteurs.

Les visites du chevalier Floyer étaient aussi beaucoup plus fréquentes ; et M. Harrel, malgré les remontrances de Cécile, cherchait toutes les occasions possibles de lui faciliter l’accès auprès d’elle. Quoique madame Harrel eût été jusqu’alors indifférente à cet égard, elle commença à prendre vivement ses intérêts ; et M. Arnott, qui lui avait précédemment servi