Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/108

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bonne foi. J’avoue qu’une pareille tâche n’est point aisée pour une âme préoccupée, et peut-être déterminée à ne prendre conseil que de son penchant… Vous me faites tort, madame, dit Cécile en l’interrompant ; ce n’est point là mon intention, je n’ai d’autre desir que celui de suivre mon devoir ; je ne suis malheureuse que parce que je sens que je m’en suis écartée. Je souffre, je languis jusqu’au moment où je pourrai recouvrer la bonne opinion que j’avais de moi-même : alors je ne me croirai plus indigne de la vôtre ; et soit que je l’obtiène ou que vous me la refusiez, je serai du moins délivrée du sentiment de honte qui m’humilie beaucoup. Pour la regagner, reprit madame Delvile, il suffirait d’employer l’influence que vous avez sur mon esprit ; je ne suis déjà que trop portée à adopter les idées les plus favorables sur votre compte, et il ne tiendra qu’à vous de les augmenter. Consentez-vous à cette épreuve, et vous paraît-elle en valoir la peine ?

Cécile émue à cette question, prévit