Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/156

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prit Cécile, à refuser de nous venir voir, voulez-vous du moins permettre que nous retournions avec vous quelque part où vous puissiez vous asseoir ? De tout mon cœur, repartit-il ; j’irai par-tout où vous pourrez vous-même vous reposer. Ils retournèrent alors tous ensemble à la chaumière, qui se trouva vide, la maîtresse étant allée travailler aux environs.

Voulez-vous bien, monsieur, dit Cécile, me permettre de vous demander si mylord Vannelt a connaissance de votre retraite, et si votre résolution ne l’a pas surpris et affecté ? Mylord Vannelt, s’écria-t-il avec hauteur, n’a aucun droit d’être surpris de mes actions ; j’aurais quitté sa maison, eût-elle été la seule dans l’univers. Je suis sincèrement fâchée de ce que vous m’apprenez, reprit Cécile ; je me flattais qu’il aurait mieux connu votre mérite, et qu’il aurait su captiver votre estime. Les mauvais traitements, répondit-il, sont presqu’aussi durs à raconter qu’à souffrir. Les plaintes ont toujours quelque chose de désagréable, et ne vont pas à de certains caractères. Ceux qui