Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/197

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puyant contre madame Delvile ; mais bientôt s’étant un peu remise, et rougissant de la faiblesse qu’elle avait fait paraître, elle leva la tête et dit avec une fermeté affectée… Je me trouve mieux… beaucoup mieux… J’étais un peu indisposée… Voilà qui est passé ; et à présent, si vous daignez le permettre, j’irai dans ma chambre. Elle se leva ; mais ses genoux tremblaient ; la tête lui tourna ; et s’étant rassise, elle s’efforça de sourire, et dit : je ferai peut-être mieux de me tenir tranquille.

Est il possible que je supporte une pareille épreuve ! s’écria Delvile. Non, j’y succombe… Trop charmante, trop adorable Cécile ! pardonnez la déclaration trop précipitée que je viens de faire. Je la désavoue, et je la rétracte ; un faux orgueil, une fierté déplacée ne m’en arracheront jamais une pareille ! Daignez lever les yeux, imprudent jeune homme, dit madame Delvile en l’interrompant avec hauteur et colère ; si vous ne pouvez être raisonnable, soyez du moins assez prudent pour vous taire. Venez, miss Beverley, et laissons-le.