Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/75

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et lui témoigna l’envie qu’elle aurait qu’il en fût informé. M. Monckton empressé de l’obliger, alla aussi-tôt le chercher, et lui dit en rentrant, que par le moyen du libraire, qui n’avait pas eu l’adresse de se défier de ses questions, il était parvenu à le découvrir, et l’avait invité à déjeûner pour le lendemain. Il l’avait trouvé, ajouta-t-il, occupé à écrire, et content de son sort. Il avait d’abord refusé son invitation, parce qu’il ne se croyait pas assez bien vêtu ; mais lorsque M. Monckton l’eut plaisanté sur la vaine et la fausse gloire qu’il conservait encore, il l’avait assuré gaiement qu’il ne tarderait pas à s’en défaire, et qu’elle s’accordait peu avec sa philosophie, déclarant qu’il voulait absolument y renoncer, et malgré sa métamorphose, continuer à le voir comme auparavant.

Je n’ai pas cru devoir lui parler, continua M. Monckton, de l’inquiétude de sa famille ; j’ai pensé que venant de vous, cet avis produirait plus d’effet. Comme vous en avez été témoin, vous la lui peindrez mieux.